Sisik

Mais si je préfère Kilim pension, ce n’est pas seulement pour tout ca (que je pourrais sans doute trouver dans des pensions voisines), c’est surtout parce que ce lieu dégage la chaleur et la jovialité d’une personne extraordinaire : Sisik.
Sisik est né à Uçhisar le 8 juin 1971, dans la vieille partie du village, dans la maison de ses parents qu’il restaure aujourd’hui. Sisik est un surnom (prononcé chichique), notre homme s’appelle Mehmet. Ceux qui connaissent un peu la Turquie savent que la moitié de la population masculine turque se prénomme Mehmet ou Mustafa (j’exagère un peu sur la proportion mais vous m’avez comprise !) ; la plupart des Mehmet d’Uçhisar (et d’ailleurs !) ont donc un surnom. Notre Mehmet étant le plus dodu de tous (sisko signifie… allez, ne disons pas “gros” mais… “costaud” !), ses amis lui ont attribué le sobriquet de “Sisik”.
Sisik (qui n’est pas gros !) est très très amoureux de sa petite ville. Il a eu mille occasions de partir vivre en Europe (rêve de beaucoup de turcs) mais il a préféré construire sa vie ici, prendre soin de ses racines, embellir son village et partager sa passion d’Uçhisar avec sa famille, ses amis et des personnes venues du monde entier. Pour pouvoir partager et tout en partageant, sachez que Sisik, sans jamais ouvrir un livre, rien qu’avec la volonté du coeur, a appris le français et l’italien. Je vous fais part d’un petit détail… Comme je parle turc, j’ai pu remarqué chez mon ami Sisik une habitude de langage qui, pour moi, en dit très long : lorsqu’il s’adresse à son cuisinier (Bayram!) par exemple ou à des amis turcs et qu’il désigne les gens qui séjournent chez lui, Sisik ne dit pas “les clients” mais “mes hôtes” ou “nos hôtes”. Inutile de commenter mon ressenti, n’est-ce pas ? En outre, Sisik sera volontiers votre guide de randonnée dans toutes les vallées autour d’Uçhisar : il connaît, les yeux fermés, la vallée des Pigeons, la vallée verte, la vallée rouge, la vallée blanche suivie de la vallée de l’amour… Et pourquoi pas un barbecue au beau milieu des majestueux pics calcaires joliment appelés “les cheminées de fées” ? Si vous le souhaitez, il vous emmènera vous baigner aux sources chaudes naturelles du site thermal de Bayram Hacili pas très loin d’Uçhisar. Sisik peut aussi vous faire partager des moments de vie du village selon la saison, comme les vendanges et la préparation du pekmez par les femmes, dehors, devant chez elles, fin septembre (le pekmez est du jus de raisin mélangé à du sable spécial, qui réduit pendant des heures sur un grand feu, jusqu’à devenir une sorte de caramel, délicieux au petit-déjeûner…) ou encore la cueillette des abricots en juin-juillet…
Avec tout ça, ce que j’oublie et les imprévus magiques dans lesquels Sisik vous embarque, vous n’aurez pas l’impression de faire du tourisme en Cappadoce mais plutôt d’être venu voir un vieil ami qui vous recoit avec une rare hospitalité, vous montre la Turquie de l’intérieur et vous offre en plus, sans le savoir, une petite lecon de générosité et de simplicité dans les rapports humains…        En plus de tout cela, kilim pension vous propose tout un tas de services : réserver vos billets, organiser des balades à cheval, des excursions dans les villes souterraines, dans la vallée d’Ihlara avec Ahmet, le père de Sisik, et son minibus…

 

“La Cappadocce ne se visite pas. elle se vit.” Sisik